Armoiries

Armes familiales

D'argent à trois pals de gueules – soit, en langage courant : un fond argenté ou blanc, rayé de trois larges traits verticaux rouges. Des origines à nos jours, les armoiries portées par les Ranst-Berchem ne changeront pas.

ex-libris Max v.B. - Ranst-Berchem.org

Ex-libris de Max van Berchem (1863-1921)

Origine des armoiries

Dans son ouvrage sur les sceaux des Pays-Bas et des pays voisins, J.-Th. de Raadt rappelle que les armoiries apparurent au Moyen Age (soit plus précisément au XIIe siècle), que leur origine fut d’abord militaire et individuelle, mais qu’"elles ne tardèrent pas à être adoptées comme marque caractéristique de la gens. Les cours de justice seigneuriales placèrent sur leurs sceaux le blason du maître. […] On peut citer quelques exemples : Berchem (Anvers), Cuijk, Dussen, [etc.] ont conservé, jusqu'à nos jours, les armes de leurs anciennes familles seigneuriales […] et, abstraction faite de son écusson en cœur, Malines a porté, à travers le moyen âge, et porte encore aujourd'hui, le glorieux bouclier des Berthout, ses seigneurs dès l'aurore du blason."

Sources héraldiques

Où rencontre-t-on les armes des Ranst-Berchem ? D'abord, essentiellement et dès le XIIIe siècle déjà, sur leurs sceaux : quand un membre de la famille participait à un acte, il le scellait en effet de ses armes. D'autre part, dès le Moyen Age, des ouvrages spécialisés appelés armoriaux regroupaient quantité d'armoiries, par exemple celles des participants à un tournoi ou celles des barons et chevaliers d'une région ; on rencontre à ce titre des Ranst-Berchem dans de nombreux armoriaux, depuis la fin du XIIIe siècle. En outre, à ces sources héraldiques typiques, s'ajoutent des pierres tombales, qui souvent rappelaient par des écus armoriés l'environnement familial du défunt, ainsi que divers objets "aux armes", comme des verrières, des jetons de mariage (traditionnels aux Pays-Bas), des ex-libris, etc.

Brisures

On a vu que les armoiries des Ranst-Berchem, quelles que soient les époques, n'ont pas changé. A vrai dire, ce propos doit être nuancé. Au moins jusqu'au XVIe siècle en effet, les membres de la lignée ont constamment appliqué le principe des brisures  : il s'agissait d'apporter à l'écu familial des modifications mineures, qui permettaient de singulariser un individu (seul l'aîné de la famille portant en principe les armes pleines, soit non modifiées). Cette règle prenait tout son sens quand l'écu armorié servait à identifier un combattant dans la bataille ou lors d’un tournoi.

Les moyens de briser étaient nombreux. D'abord on pouvait changer d'émaux (donc de couleurs) : c'est à ce titre que les Ranst-Berchem, comme d'ailleurs les Berthout de Berlaer, ont adopté un champ (couleur du fond) d'argent, tandis que les branches aînées des Berthout portaient un champ d'or. En outre, chez les Ranst-Berchem, les cadets ont brisé leurs armes au moyen de divers attributs et pièces : bordures, lambels, étoiles, croissants, etc., qui étaient ajoutés aux trois pals familiaux. Il arrivait aussi qu'on rappelle une alliance, en plaçant les armoiries de l'épouse en franc-quartier (en haut à gauche de l'écu), en abîme (au centre) ou en les écartelant avec les armes Ranst-Berchem (en damier). Quant aux bâtards de la famille, ils brisaient aussi, sans toutefois que leurs brisures se distinguent de celles des simples cadets.

Cimier, supports

Souvent les armoiries ne figuraient pas seules, mais accompagnées d'un cimier (au-dessus de l'écu), voire de supports (placés de part et d'autre). Comme cimiers, les Ranst-Berchem ont notamment porté une tête d'âne (!), de more, ou de vieillard à longue barbe coiffé d'un bonnet aux armes, puis un buste vêtu aux armes, ou encore une femme ailée, voire une tête de bélier ; il est arrivé que le cimier soit lui-même entouré de deux paires de besicles. Quant aux supports familiaux, plutôt rares et tardifs (dès le début du XVe siècle), ils figurent deux dames, des griffons, deux sauvages ou des lions. Parfois, et plus tard encore, les armes furent surmontées d'une couronne, généralement de marquis (sans doute pour rappeler la haute fonction de margrave du pays de Ryen occupée par deux membres de la famille : Costin II de Ranst de Berchem († 1383) et Jean IV van Ranst († 1504) (voir chap. II et III).

Cri, devise

Le cri de guerre des Ranst-Berchem était "Berthout !", comme d'ailleurs celui des Berthout de Duffel et d'Assche.

Quant à la devise familiale, on rencontre dès le XVIe siècle "In trouwen vast" (ferme dans la fidélité ou la foi), qui était celle de la ville de Malines. Elle fut probablement adoptée par Henri Ier van Berchem († 1581), lequel, demeuré en Brabant tandis que ses cousins hérétiques en étaient chassés, voulut affirmer ainsi son attachement à la religion catholique (voir chap. XI). Il est amusant d'observer qu'au XIXe siècle les descendants des hérétiques, devenus protestants bon teint, adoptèrent cette même devise.

Armes à pals

Signalons enfin que les armoiries à pals étaient rares au Moyen Age (moins de 1% des écus en portaient) et qu'on les rencontrait essentiellement en Bourgogne-Provence et en Aragon ; plus au nord, il n'y a guère qu'en Brabant qu'on les trouvait en nombre, précisément "en raison de l'influence lignagère de la puissante maison de Malines", soit des Berthout . J.-Th. de Raadt précise à ce sujet que l'écu à trois pals est l'emblème "des puissants dynastes de la maison des Berthout et des familles de Berchem, Berlaer, Duffel, Ranst, qui en forment des branches ", ainsi que de nombreux vassaux des seigneurs de Malines et d'échevins de cette ville .

Costin van Berchem, Genève

ex-libris Costin v.B. - Ranst-Berchem.org

 

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